De bon matin
Prise par un train
Destination
Le pont d’Avignon

Week-end famille
J’ai des fourmis
Qu’est-ce qui m’attend
Des tartes du flan ?

Parfois ça saigne
Echange de beignes
Ou bien tout baigne
Et tout le monde s’M

Intro piano
Grandes tapes dans le dos
Allegretto
Rigoletto

On se pousse à l’eau
Y’a pas de salauds
Un roupillon
Pour bien zébron

Mais tout à coup
Gros coup de grisou
Pour un grain de riz
C’est l’hystérie

La sœur ainée
Vient d’exploser
Peut plus me saquer
Plus m’encadrer

Tout va très vite
De la dynamite
Je me fais virer
Greffon rejeté

Pas de quoi chialer
Un plomb de pèté
C’est sauve qui peut
Ni une ni deux

Sortie de scène
Je retrouve mon zen
Ailleurs on m’aime
A la prochaine

M E N U

Droit sur les rails rouillés
Les portes verrouillées
Tu secoues le voyageur
Le touriste planeur

Bondé à l’heure de pointe
Boudé combien de plaintes
Quand malade et en fièvre
Sourdingue tu fais la grève

Long serpent cavaleur
Avalant à toute heure
Festin d’odeurs de couleurs
Et de mauvaise humeur

De jeunes filles pudiques
Léchées par l’œil lubrique
De parisiens speedés
Bulldozers sur mon pied

Tortillant dans ta course
Et tu couines et tu tousses
Et d’un cri de frein strident
Régurgites tes passants

Qui épuisés titubent
Formatés par le tube
Lobotomisés grave
T’en a fait de vraies épaves

M E N U

Affolée au fond de la moquette
Ni triste ni inquiète
Lourde et molle comme un tas de rillettes
En miettes plus de paillettes

Oubliée par l’humanité
Seule dans ma cachette
Rien à prendre pas plus à donner
Je mate des vieilles K7

Aspirateur à cacahuètes
Pompe à oxygène
L’esprit est flasque et le cœur sec
Sans amour sans haine

Tandis que la rue s’excite
De boutique en boutique
Epargnez moi consommatite
Maladie cynique

Je guette une idée vraie même terne
Que s’éclaire ma lanterne
Mais le temps passe statique et stérile
Mission inutile

Ou est la vie folle qui en moi se bouscule
Me fait pousser des ailes
En gros plan l’héroïne du film
La fin du tunnel

M E N U

Je plie le linge n’importe comment et le case vite fait où il y a des trous. Tant pis si c’est pas l’étagère des serviettes. Une de ces dalles. Mais si je mange en regardant la TV, je vais tout oublier. C’est toujours urgent-urgent. Peur que l’inspiration, la petite flamme s’éteigne, que mon essence s’évapore. Tant pis. Je mange, je fais pipi. Dans l’autre sens. Bien sûr que je me lave les mains. Je suis speed, mais pas dégueu. Je sèche pas super, m’en fous. Chips et foie de morue, en alternant, parce que trop gras et trop salé, je pique à tour de rôle dans l’autre bol bleu dès que je sens l’écœurement poindre. Puis café miel et ordi. Partie comme ça, je le boirai froid.

14 h pile, comme un job de bureau. C’est un peu l’idée. C’est l’heure, tu bosses. Tu te demandes pas. Merde, est-ce que je vais y arriver ?  T’avances. Là, pareil. J’ouvre word, cherche la police, le corps….dire que j’ai été prof de graphisme. Une plombe avant de trouver, dans « accueil ». Super idée, le concepteur. La police : à l’accueil. C’est comme ça qu’on traite le texte. Passons.

Pourquoi tout m’échapperait ? J’ai tant à dire. Même le téléphone sature : le nombre maximal de caractères est atteint. 2000 précise Samsung. Pauvre Steph. C’est elle qui y a eu droit en réponse à son sms de 23 h. A 6 h 07. Parce que depuis quelque temps, elle assure. Elle me tend des perches, des oreilles. Sa main. Contrairement à tout le reste de la famille, plutôt ce qu’il en reste. Un père, 2 sœurs. Et moi. Un père qui me balance ses petits textos de révisionnisme familial dès qu’il y a embrouille. En gros, ça donne :  » tu n’as rien compris, t’interprètes mal, tu prends tout de travers ».
Je raconte à Steph. Depuis qu’elle s’est mise au Pilates, à consulter sa gourou, et a passé le cap de la cinquantaine, la pétasse en elle, que j’y croisais 95% du temps, s’efface, laissant la place à une belle personne, magnifique : je suis là pour toi. Je suis sûre qu’à Noël tout sera oublié. Toutes ces épreuves nous renforcent.  Elle a toujours bossé sur l’enveloppe chatoyante, parfumée et largement instagrammée, du coup, maintenant qu’elle met des perles dedans, c’est la grande classe.

Pas comme lui, qui m’assène tel un ado attardé que ben oui, ils ont été parfaits. Son argument : « ben oui ». Pas besoin de tes conseils. T’as qu’à les donner à ton chien. Hahaha, conclue-t-il. Petit jet de poison. Toxique, c’est pas qu’un mot psy. Ça attaque une zone douloureuse. A force de petits jets acides, tu te dissous, imploses, t’effrites. Des mots comme ingrate. Avec tout ce qu’ils ont fait pour moi. Il m’aurait même appris à marcher et à remarcher. En attendant, il explose le quota de fautes de grammaire. Ce qui donne, en bon professeur de vie : « Je t’ai aussi appris à marcher et remarché. »

C’te blague. Imagine le père qui apprend à sa fille à marcher. Déjà gros prétentieux. Genre sans lui, j’aurais encore le cul par terre. Puis, après l’opération, un autre père, pas aussi dévoué aurait râlé : »Oh ben non, là, je t’ai déjà appris à marcher une fois. Ça suffit maintenant ! »

Pourtant c’est ce qu’il me sort 52 ans plus tard. Saupoudrés, ses mots, d’une once de culpabilisation. Ta maman a autant souffert de te voir handicapée par ta hanche et tes difficultés dans la vie. Non mais je rêve. C’est eux qui ont souffert. Par ma faute. C’est donc ça que je paie depuis 5 décennies ?

J’Irai où tu Iras. Dernière image du film. Leila Bekti et Géraldine Nakache, les 2 sœurs sourient au père. Elles se sont rapprochées. Regardent les yeux pleins de larmes leur père adoré, Timsitt, s’éloigner en blaguant avec l’infirmière, direction Chimio.

Je me demande si quand il partira on se rapprochera aussi. Les 3 si différentes. Côté sœurs, c’est ressemblant. Côté portrait du père, j’aimerais tellement !

Hier je t’ai cité 3 fois Rufus. Père de Canet, dans la peau de l’agriculteur qui alimente la statistique : l’un d’entre eux se suicide chaque jour en France. Pas à cause de sa calvitie ; un coiffeur débutant au cinéma, ça existe ? Comment peut-on affubler un acteur d’une calvitie pareille, avec une frontière chauve-pas chauve comme une ligne au marqueur. Bref. Rufus joue ce père qui dit à son fils que s’il se noie, c’est parce qu’il ne nage pas comme il faut. Et qu’évidemment, il ne va pas lui donner d’argent, le fruit de toute une vie de bon labeur. Le père n’a pas capté que les époques ont changé. Pas capté qu’en 1960 on quittait un boulot et le lendemain, on avait un nouveau poste. Celui qui ne bossait pas c’était l’alcoolo, le cassos, l’idiot du village.

Mon père était aspergé de primes parce qu’il fournissait les agriculteurs en produits phytosanitaires. Ceux que Canet boit pour se suicider. Aujourd’hui en WhatsApp ça donne :

« Quand on fait des choix il faut les assumer après et pas venir se plaindre. Pierre n’a pas voulu travailler pour gagner du fric comme tu dis, il est incapable de mettre sa fille et sa femme à l’abri du besoin, alors il faut assumer et pas dire qu’on ne l’a pas aidé….le baratin ne fait pas vivre. C’est le travail pour créer des richesses pour les autres qui paie. » Il donne des leçons. Gratuites. Et je dois préciser que ni Pierre ni moi n’avons dit ou écrit qu’ « on n’a pas aidé Pierre ». Il sort ça de son chapeau. Il adore en porter. Pratique aussi, pour distribuer ses cours de vie. Quand je demande de l’aide, c’est pour moi, pour ma fille (sa petite-fille au passage). Mais refus catégorique, il ne veut pas que Pierre en profite….par bénéfice collatéral.

Pardon, mais qu’est ce que c’est que ce père que je suis allée me dégoter ? Il connait pas, les Balkany, la mafia, les cartels, ….les produits phytosanitaires, les laboratoires pharmaceutiques, lobbies agroalimentaires and co, le traffic d’armes, la came ?

Pierrot il fait juste la vaisselle. Il nettoie la saleté des mecs qui passent leur vie au restau comme toi. Je l’ai vu revenir avec les mains entaillées, des panaris, des ampoules, la gueule brulée à la vapeur du lave vaisselle…..et toi tu veux me faire pleurer parce que je t’ai vu 30 ans te pavaner en costard cravate after shave attaché case voiture de fonction, raconter comment t’avais rusé le paysan en lui fourguant ta camelote ? Ok, t’étais convaincu. Et maman fière, se vantait de ne pas rincer les pommes qui avaient subi 26 traitements pour avoir toujours une bonne gueule 10 ans plus tard dans ta coupe de fruits. Aujourd’hui, pesticides cancérigènes est quasi un pléonasme. Et maman n’est plus là. Et je ne dis pas ce que je ne dis pas.

Je demande à ma fille. Toujours brièvement. Elle est de passage, entre sa vie amoureuse et son enfance, sa chambre et la cuisine. N’aime pas que je lui tienne la jambe des heures. Et elle à raison. Evidemment. Ma question donc. « C’est quoi un bon père selon toi ? » Dévoué… présent. Deux mots. Elle m’épate. La synthèse, du tac au tac. Et sa petite signature. Rien qu’avec « présent », t’as la moitié des pères recalés.

Disons, alors, que t’as juste la moyenne. Mais pas sur mon échelle. Ni moi sur la tienne. Chacun le cancre de l’autre. Pourrait tellement mieux faire… J’ai testé le bon boulot. C’est la frise, la planque. Tu t’éclates et ton compte est blindé chaque fin de mois, ce qui te permet de te saper encore mieux, d’aller « faire » le Brésil, l’Egypte, la Grèce et de mettre une petite punaise colorée sur la mappemonde du couloir, pendant que les « fainéants » comme tu les appelles, font un break entre 2 boulots pourris, en se nourrissant de musique et d’un peu d’herbe pour voyager low coast.

Alors, même si tu dis depuis 2 ans, quand je suis dans la panade, que tu vas vider tes comptes et tout nous donner….dans 2 ans, tu me fais davantage penser à Rufus qu’à Timsitt.

Papa Timsitt, trop généreux, leur passe sa voiture qu’il chérit comme un bijou hightech, se fait engueuler par Leila parce qu’il finance en douce le projet qu’elle lance. Il nie avec sa voix éraillée.
Ce que j’aimerais, c’est que tu me livres la Ford KA violette de Maman. En l’état. Avec son vernis écaillé. Ding dong, ornée d’un gros nœud comme dans les séries américaines. Maman ne prendra plus le volant. En le reprenant, je l’emmènerai partout avec moi.
J’attends que tu me dises, même si t’as pas le grain de voix de l’acteur, et son regard de gros bisounours en crème d’amour, mais non ma fille, tu vas pas te faire 800 km alors que t’as le permis depuis une semaine ! Et pourtant. Tu me laisses monter dans le train, avec mon copilote chéri. Courageux, parce qu’il se demande si dans mon état de speed rageux, le retour sur l’autoroute ne va pas finir en Françoise d’Orléac, avec son Chihuahua à la place du mort.
Pour ce qui est d’alléger ton magot, à chaque réunion familiale, on a droit au petit couplet du dessert : Oui, je vais donner 30000 euros, oui, à chacune. Un petit digestif ? Dans 2 ans ! Des actions de l’époque. Je suis malin, hein ? J’ai placé les primes. Aujourd’hui, boum ! Depuis hier, c’est dans un mois.

Faut que je me dépêche de vite gagner ma vie ce mois-ci. Parce que j’aimerais que cette carotte que t’agites depuis tout ce temps, tu la manges, cuite, avec ton mépris en garniture !

En bonne drama queen, je me suis vue mourir dès ma première sortie de station service, au son du démarrage, circuit de Formule1 ! Comme si je plongeais d’en haut d’une falaise, en fermant les yeux. Ça a juste klaxonné. Même pas morte. Et me voilà. A écrire tant que je pleurerai sur les génériques de fin.   

M E N U

Courrier des lectrices – ELLE 30-09-1996

Ces quelques mots pour vous féliciter au sujet du dossier Génération Kleenex. Enfin ! Ça fait dix ans que je vis ce mode d’existence (j’ai 29 ans) et autant de temps que je tente de l’expliquer à mes parents qui n’y voient que théories fumeuses et attendent impatiemment que je revienne à la raison (la leur). Merci donc infiniment pour ce dossier qui arrive juste au moment où j’ai renoncé à me justifier. Merci surtout car je sais que, de ma grand-mère à ma nièce (5 ans), ELLE passe entre toutes les mains. Peut-être mes parents comprendront-ils enfin que je ne suis pas une folle lâchée dans le monde, mais juste une fille appartenant à la génération qui succède à la leur et qui fait tout pour son bonheur, pas pour leur malheur. On vit pour nous, on compose avec ce qu’on a, et même plus car on doit faire preuve d’imagination et de créativité pour se réinventer un monde où bien des portes nous sont fermées. Des portes que nous ne voulons pas forcer, ni défoncer (« défonce-toi ! « , « Bouge-toi ! « …) puisque d’autres perspectives s’offrent à nous, tellement passionnantes qu’il serait aberrant de revenir en arrière, juste pour rassurer et satisfaire nos aînés.

Sophie (Paris)

M E N U

Depuis 15 jours, je publie ce que j’écris.

Textes anciens, récents. En me relisant, lorsque je suis allée vider mon garage, (tout un symbole), c’était comme des petites retrouvailles. Avec moi. Malgré que j’ai conscience que ces textes peuvent piquer_je pense notamment à une personne_ j’ai pris ma décision.

J’écris, je publie, et je passe l’info sur les réseaux.

« Chapitre 11 en ligne, bonne lecture. »

Sur Facebook, en commentaire du post :

(Papa)« Je n’arrive pas à te lire ».

En dépit de décennies de relation à distorsions, un moment de grâce a eu lieu.
L’an dernier. Mai 2022. Tu voulais me présenter J. Ta compagne.

De mon côté, toujours prête à effacer l’ardoise, à passer un gros coup de décapant, je viens.

On était en froid, depuis un an.

J’avais analysé, avec le recul et un nouvel épisode WhatsApp houleux à 18 000 km de distance, que cette relation m’empoisonnait et que je devais y mettre un terme. Je t’ignorais tranquillement à mon retour de Tahiti, notamment au repas en période de fêtes que je proposais d’organiser à mon oncle. Où il t’invitait, avec mon accord.

Au printemps, je ne me souviens pas de la date exacte mais les champs de coquelicots sur la route étaient tellement spectaculaires que je m’arrêtais pour la photo, entre Lunel et l’autoroute. Bon présage.

J. n’était pas là, on était juste tous les deux, je venais neuve, pas en mode je viens régler des comptes, ni déterrer, ni enterrer la hache de guerre. Neutre.

En fin d’un repas vraiment sympa, ambiance fraîche, légère….l’addition est arrivée, naturellement. Et au lieu de s’écharper comme il nous arrive de le faire depuis une dizaine d’années, on s’est vraiment parlé. Et tu as pleuré. Et on à pleuré dans les bras l’un de l’autre. On ne se prend jamais dans les bras. Même quand on se fait la bise, on dirait qu’on se cogne. Trop de malaise.

Là, tout est lavé, on ne retient plus, on ne masque plus. Je n’osais plus rien espérer de tel.

Tu me rendais les clés de la maison et l’autorisation d’y revenir. Tu es chez toi. C’est ton piano. Quand tu veux. Ça me fait plaisir.
Enfin, je retrouvais le père que j’avais connu petite, puis toujours imaginé, à l’intérieur de l’autre, plein d’épines et de venin à mon égard.

On faisait un tour dans le jardin et t’étais vraiment mon poto, tu me faisais goûter les graines de caroube, et tu semais même mon caroubier !

Confiante, je repassais quelque temps après. Alors que je chantais tranquille au piano, tu revenais de Collioure avec J., que j’avais rencontré entre temps et que j’aime beaucoup.

Tendu, désagréable. Comme toujours je me demandais ce que j’avais bien pu faire pour que tu sois contrarié. J. dans ses petits souliers me disait quand tu tournais le dos, il est un peu stressé….la route.

Bref. Michel le Dark de retour. Pas sympa. Limite con. Très. Bourru et agressif.

On se met à table, et au dessert, tu me cherches.

C’est quoi alors ton job ! Ricanement. J’y comprends rien ! En mode je grogne un peu, pas super ouvert.

Et au lieu de remettre ça à un jour où tu serais plus réceptif et/ou respectueux (parce que dans la question exclamative, le mépris est déjà opaque), je me lance. Pédagogue. Le MLM. Le trading.

Pschitt. Premier jet de poison.

Ah je vois, comme tous ces glandeurs qui se font du fric sur le dos des autres?

C’est bien engagé.

Je tente une petite rectification, et voyant que ça part en sucette, je me remets en mode post Tahiti. En voix pleine.

Vas-y c’est bon t’es vraiment trop con. Laisse tomber !

Et je me casse dans ma chambre. Hésitant à me tirer dans la foulée.
Pas envie de prendre la route de nuit, énervée, et un platane en point final.

Il n’y a pas eu de montée chromatique. Ça a explosé. Direct dans le rouge.

Depuis, je n’ai droit à “ma maison” que s’il est là.

Du coup j’ai zappé.

Je me dis que cette relation peut bien rester en l’état.

Je vais bien. Lui aussi. Pas besoin de plus.

M E N U

Parfois on s’appelle et ça redevient cool.
Il m’envoie quelques unes de ses plus belles photos. Je lui raconte ma vie en essayant d’éviter les thèmes carbonisés, mon compagnon, mes projets, mes rêves. Aucun n’à grâce à ses yeux. Chacun peut être déclencheur de salves de flèches dont j’ai du mal à me remettre. Du coup, exercice difficile, je cherche des points qui nous relient. La marche. La nature. Bon. Je crois qu’on a fait le tour. Après, il ne faut pas s’éterniser parce que ça ne prévient pas. Combien de fois ça a ripé, sans préambule.
Lui ce qui l’intéresse…c’est surtout qu’on commente ses posts. Là, ça peut durer des heures. Mais quand la réciprocité est nulle, ça ne passe plus. Pour ma part, overdose. Michel sort de l’eau à Collioure, Michel entre dans l’eau à Collioure…Michel fait la bringue au village, boit le champagne en famille.

Cet été en grave galère de fric, je lui demande de m’aider. Je monte quand même mon dossier et montre patte blanche, parce que d’autres fois…_oui l’argent et moi c’est « je t’aime moi non plus ». Je fouillerai le sujet bientôt. Mais je subodore que ce chassé-croisé perpétuel est une ramification du lien que j’essaie de passer ici-même sous le microscope._
…D’autres fois donc, il m’a dit va voir ton banquier. Cette fois encore, alors que ma tante, ma cousine ou ma sœur (avec qui les rapports n’ont pourtant pas toujours été idylliques) me disent : combien veux-tu, et font le virement dans l’heure, lui s’emballe. Non mais attends ! tu peux pas avoir des aides ? Avec tous ceux qui…..aïe je sens venir le couplet….immigrés-allocations.
Pour ces raisons, il arrive vraiment en ultime recours, quand je me suis déjà pris le mur.

Curieuse, j’irai voir côté aides sociales.
J’y récolterai un bon alimentaire et des conseils sur la gestion d’un micro-budget de surendetté.

Bref, mon dossier béton, c’est ma recherche active d’emploi. C’est pas du baratin, je suis comme une dingo en train de retourner tout Chartres pour le job de survie. J’ai quand même droit au questionnaire détaillé, à quelques remarques « obligeantes » du style, oui ben je ne vais pas te salarier pendant des mois…

Un mauvais timing. Une proposition qui saute, et je demande donc à Michel-le-daron-prêteur sur gages (ma précieuse vie déballée qu’à tout moment, il pourrait piétiner), qui accepte…après quelques galères techniques… Besoin d’aller voir sa banque quand le monde entier peut faire un virement dans l’instant en un clic.

Mon infinie gratitude. Parce que ne pas avoir d’argent est une de mes pires angoisses. Comme si cette situation se mettait à crier. Voilà ! Ils avaient raison ! Tu vaux ça. Zéro ! Nulle ! Tu vas mourir !

Ça fait 4 mois et je ne sais pas quand je te rendrai tes 2000 balles. Un jour. Parce que là je rame toujours et je me dis que t’es pas à 2 billets près. Et que c’est le tarif étrennes + anniversaire. Vu qu’on ne se voit plus, je te fais l’économie des chèques pour le package : fille et petite-fille.

La vie est en train de préparer ma remise à flot. Patience.

J’ai toujours voulu être mince. Plutôt, toujours eu peur d’être trop grosse. Toujours été persuadée de l’être. Dans la famille, mince, voire maigre, est synonyme de « personne de valeur ». Aujourd’hui. Détachée de cette grossophobie acquise, je suis en dessous du poids dont j’ai rêvé toute ma vie. Et flemme d’aller acheter les piles pour vérifier sur la balance. Aucune fierté. C’est juste super pratique d’être plus légère. Pour se faufiler au restau, entre la pile de vaisselle, le cuistot et le tiroir ouvert.

Bientôt, ce sera la même pour l’argent. Je me dirai, utile…pour se faufiler entre taxe foncière, urgence plomberie et implants… Je n’irai pas vérifier la médaille dans tes yeux. Celle à laquelle j’ai droit quand Lépine me couronne en 2011 ou à chaque succès social. Avéré. Elle ne vient qu’en cerise sur les lauriers.

Depuis, je t’ai encore appelé au secours pour une petite rallonge quand j’ai eu 2 dégâts des eaux consécutifs. Ça ne t’a pas ému. J’étais littéralement en train de me noyer. Tu n’as pas daigné répondre. Si. Tu m’as balancé en réponse les soucis de santé de ta bien aimée, sans évoquer une virgule de mon message.
Je n’ai pas contesté, comprenant tacitement qu’il s’agissait probablement d’une clause suspensive du contrat d’assistance parentale.

En mode : *en cas de vrais problèmes persos, rien à cirer des tiens.

Depuis, on se parle en politiquement correct et en surface pour ne rien remuer.

M E N U

4 mois plus tard…

Je te demande si l’anniv s’est bien passé. 83 ans.
Et tu me dis. Il ne manquait que ta fille et toi.

La blague. Lila l’a rayé de sa vie. Elle ne pardonne pas. C’était juste après ma dispute à distance avec lui. C’est elle qui a pris les coups.

Le pitch de l’histoire :

Intro. Moi : t’es sûre ? Avignon ? Papi ? Demande toujours mais pas persuadée que ce soit la meilleure option.
1 – Papi récemment séparé : « tu seras la bienvenue pour ton stage ! Avec grand plaisir ! »
2 – Altercation téléphonique avec moi peu de temps après. Sans aucun lien avec le projet grand-père /petite-fille.
Juste une engueulade basique, Père-fille, Avignon-Tahiti. Qui se conclue par : « je te déshérite ! T’existes plus ».
3 – Quelques jours avant le début du stage…
Papi : « Désolé Lila, j’ai opération de cataracte. Je ne pourrai pas m’occuper de toi ». (Lila, 20 ans sait se faire cuire un œuf depuis un bail. Va devoir se trouver un studio, à 15 mn de chez lui.)

Elle a raison. Tout ce qu’il fait avec elle, c’est nase. J’avais mis une croix sur le père idéal, puis le père tout court. Pas le grand-père. Elle s’en est chargée.

Tu as bien essayé un jour, après un ou deux whiskies de me faire enregistrer ta version des faits, à son attention.

Mais tes contes revisités, édulcorés…alcoolisés, ça craint.

La nouvelle génération, c’est “à mort le patriarcat”, “balance ton porc” et la théorie de King Kong ! Les violons, le baratin, le pipeau, ça ne passe plus.

Cette fois, tu insistes. Un an et demi sans se voir…

12/11/2023
P : Quant au fait que je regrettais ton absence c’est juste parce que je t’aime et suis heureux quand tu es avec moi . Bisous

On dirait que t’as oublié. …heureux quand je suis avec toi ? A quel moment ! Novembre 20 ? Juillet 21 ? Juin 22 ?

S : Bon ben merci. Gentil message. Des bisous !!

Je me dis que tu déconnes. Que tu mens. Tu te mens. Que t’as écrit sous la dictée de J. Parce qu’elle te sent torturé. Même si tu clames que tu vas très bien, que tu n’as aucun vieux démon. Lila dit, ben pardi, c’est lui le vieux démon. On pouffe.
Si c’était le cas, on se serait revus. 18 mois.

Alors je te prends au mot. Comme je bosse non-stop dans un hotel que je gérerai toute seule cet hiver, ironie du sort, car contrairement à toi, le boss me donne les clés, de la maison, de la voiture, et m’autorise, me demande même d’être là en son absence, de m’occuper de l’hôtel et me paie pour ça…

S : Coucou. Voici mon idée de ce matin…comme tu m aimes et tu es heureux quand tu es avec moi…. C’est juste une idée Voir si elle te tente ou pas. A Noël je bosse. La seule façon de tous vous voir serait que vous louiez les 5 chambres à mon hôtel…Comme ça, on fête Noël ensemble….
Voilà.

Bien sûr je joue. J’y crois pas une seconde. Même si une cellule, tout au fond, continue à rêver.

10 heures plus tard …
P : C’est joli comme idée mais difficilement réalisable. Je suppose que chacun a un emploi du temps et pour moi il se complique en ce moment avec les rendez vous médicaux. De plus les longues distances prennent beaucoup de temps …..C’était plus facile groupés autour de la maison.

S : Oui oui je comprends. Des bisous

Ce que je comprends, c’est que depuis que tu as ce message. 10 h pour cogiter une réponse genre mot d’excuse pour la maîtresse.

Je pense aux emplois du temps course au cadeau, à la longue distance de 3 heures en TGV pour un mec qui a mis une punaise sur chaque point du globe coché, et à tes nombreux rendez-vous médicaux du 24 décembre en fin d’après midi….

M E N U

P : Je ne peux pas lire tes messages.

J’ai mis le lien sur Facebook. 1.2 K d’abonnés. 1 commentaire de papa.

S : Tout est pour le mieux. Autant rester sur Cervantes.

Fut un temps, il ne jurait que par Don Quichote.

Et si dans ce commentaire, tout était dit ? « Je ne peux pas ». Point.

Je ressens quand même le besoin d’expliquer. Ne pas le laisser en plan.

S : Salut pap. Pas obligé de s’écrire en public.

Cette manie de se mettre en scène….C’est aussi le déclic de mon projet « Laverie ».
Deux jours avant, j’entends quelqu’un sur le plateau de Léa Salamé, s’offusquer de la façon dont Harry Megan & Co lavent leur linge sale en ligne.

Je ne vois pas comment, après les années paparazzi et à l’ère des réseaux, il pourrait en être autrement. Ce n’est pas comme si les appareils photos et caméras n’étaient pas déjà dans les draps de Lady Di, avant même qu’ils ne naissent.

Bon voilà, pour certains c’est une condition. Ils naissent en public. Pour d’autres, un besoin. Exister sous l’œil de Facebook.

En privé :
S : Je te disais que c’est très bien comme ça. Je pense que mes écrits sont destinés aux personnes hors du noyau familial …ou à lire comme une fiction.
Des bisous

Le lendemain au réveil. Manque d’énergie. Sa phrase est là, qui flotte dans mes premières pensées.
Tout à coup, enchaînement de connexions neuronales. Ménage, papa, liens toxiques, public…

S : J’ai un projet d’écriture avec toi si tu acceptes. Une correspondance entre nous 2 où je te réponds. Avec mes tripes et mon ❤ , sans aucune concession.
Rien à voir avec nos échanges réduits au minimum syndical et politiquement corrects… Ce sera public. Et tes réponses seront publiées telles quelles. Des bisous

P : Absolument d’accord.❤️

Etonnée. Et contente. Amusée. Revigorée ! …je ris toute seule en balayant la salle de restau. Ambiance Walt Disney. A-t-il lu, « avec les tripes ? Sans concession ? »

S : OK !!! Ça va faire mal mais l’objectif final ….nettoyage total

Je me dis qu’il n’est pas prêt. Ça va partir en live direct.

S : Prêt ? Je commence ce soir !

P : émoji pouce
S : émoji lol

Le lendemain, il m’envoie une vidéo : » La Clé de votre énergie. Natacha Calestrémé ». Et deux phrases :

P : https://www.youtube.com/watch?v=3Psr1o56jdA 10/12/2023,

P : Je pense que ca peut beaucoup t’aider.
T’aider à comprendre toutes les épreuves de ta vie depuis ta plus tendre enfance qui est je crois la clé de tes angoisses
.

Le lendemain seulement, je réalise.

Que ma proposition de mise en lumière est une aubaine pour lui. Comme quand il me disait : vas-y filme filme ! je vais lui dire à ta fille. Raconter comment les circonstances l’ont empêché d’assurer.

Lorsque je reçois cette vidéo en amorce de conversation, je suis étonnée. Pense à un bug entre deux fils de conversation WhatsApp. Papa ? Carole et Sofia ? Avec les copines, on s’envoie régulièrement des vidéos et petits conseils…

Jamais, il ne m’a envoyé ce type « d’outil ». L’angle est nouveau, intéressant. Un protocole permettant de se libérer de ses bourreaux, une vision entre chamane et énergéticienne.

Etonnée. Je me demande, au fur et à mesure que je visionne, s’il l’a vue ou juste partagée, balancée. Comme une patate chaude. Parce qu’il est sur scène. Histoire de faire un move.

Il commencerait par s’excuser d’avoir vampirisé mon énergie, de continuer de le faire par attaques, à chaque fois que je me rapproche de lui.

C’est le niveau zéro du protocole. Je l’ai appliqué immédiatement. Parce que si je tente depuis des lustres, de lui expliquer le fossé entre ce qu’il fait et ce qu’il pourrait faire, je suis lucide sur ma propre incompétence parentale vis-à-vis de Lila. Sauf que j’y travaille. A chaque boulette.

S : Merci. C’est là où j’en suis exactement en ce moment . Les relations énergivores et toxiques.
J’adhère complètement
.

J’espère que toi aussi tu l’as regardée.

Je lui dis en quoi ce nouveau point de vue colle pile poil.

… la source, c est en effet les épreuves. La clé intéressante : l ‘énergie.

Je ne le reprends pas sur sa phrase disant que « mon vécu » est « la clé » de « mes angoisses ». Juste un grand n’importe quoi….De l’à peu près dans le désordre. Je passe. Retire les gants. Et développe.

« En m’éloignant de la famille, je récupère mon énergie. Parce que c’est très bien expliqué et il faut l’entendre avec du recul… Cette famille a été pour moi …ma croix. Maman comme premier bourreau, puis mes sœurs, et toi. Aujourd’hui, par l’écriture je me libère de cette souffrance. Mon énergie ne fait que croître.

Sans aucun rapport avec la vidéo, il embraye sur « la légende de mon trauma ».

M E N U

Il me faut bien une journée pour prendre du recul. Décrypter la mécanique de « l’échange ».

P : Je pense que tu devrais être plutôt positive …

STOP STOP STOP ALERTE.

Je ne lis pas ce qui suit.

Le mec « pense que je ».

C’est déjà trop pour moi.

Je sens physiquement une barre entre le cœur et l’estomac. Ou l’intestin. Une sensation de vrille. Je réponds avant de lire la suite :

S : Je n’ai plus besoin de savoir ce que tu penses. Rien que la première phrase me met en mauvaise énergie. (Pour reprendre le vocabulaire de la vidéo). Je lirai plus tard.

J’ai appris dernièrement à sortir les filtres, les balais, l’aspi. Tu pulvérises un seul mot toxique, je me protège. Si je sens d’abord que ça modifie mon état. Je ne laisse plus passer. Mode karaté. T’avances, t’es au sol. Bruce Lee. Je nettoie.

Je propose une conversation, lui se pose en « thérapeute », focus sur mes angoisses, se basant sur le conte du père Michel inspiré par ses seuls souvenirs, remaniés à chaque réédition, et sans aucune notion de psychologie qui pour lui est synonyme de foutaises.

Mais quel sujet choisir ? Il ne sait plus grand chose de ma vie, ne comprend pas ce que je fais avec ce mec (depuis 30 ans), …et dernièrement encore, quand je lui glisse fièrement comment, à mon nouveau poste, on me laisse tout gérer, les retours dithyrambiques des clients, il conclue par :

C’est bien, continue à te faire bien voir.

Comme si c’était mon but.
J’ai envie de répondre, et toi, à bien aller te faire voir.

Je lis la suite :

P…Je pense que tu devrais être plutôt positive, et voir ce que la famille t’a apporté en commençant par la guérison de ta luxation de ta jambe qui t’a évité d’être boiteuse toute ta vie. Parce que ce que tu as écrit, c’est comme si moi, alors que j’ai tout fait pour que tu vives le mieux possible, je disais que tu as été le calvaire de ma vie ….ce serait totalement injuste .

Voilà comment le débat s’est déplacé…n’importe où. Non content de choisir le thème, il le jette en l’air. Total hors sujet. Natacha Calestrémé explique comment cette énergie volée par l’entourage de l’enfant démuni laisse un trou. Trou que les personnes toxiques repèrent naturellement, s’y engouffrant, le squattant au lieu d’entrer en eux, s’occuper de régler leurs propres problèmes.
Il se lance …

P : Je vais juste te rappeler le début de nos souffrances dues à ta luxation. Ta mère a découvert (sa sœur, mais ne chipotons pas) …on nous a envoyé chez le professeur Marion, le spécialiste des luxations . Et là nos souffrances ont commencé. Nous avons dû te laisser en clinique …… que la hanche revienne au même niveau que l’autre et à sa place en haut du fémur ….ça c’est pour ta douleur. La notre c’est qu’il ne fallait pas que tu nous voies quand chaque jour on venait t’apporter des jouets et des vêtements propres et nous devions te regarder à travers une vitre sans tain qui t’empêchait de nous voir .

Big trauma. Atroce. Sérieux, tu devais te cacher pour me regarder ? Alors que moi je me faisais juste disloquer ? Seule ?

Jusque là, ce que le psy avait interprété, et que cet épisode de ma vie avait éclairé, c’était l’abandon. La sensation de cet enfant, d’être abandonné par ses parents, au corps médical.

Dans la mouture de tes 80 ans, tu passais seul à l’hôpital, harassé après tes longues journées de travail, pour venir récupérer mon linge sale. Maman était enceinte, crevée, pas la force de venir voir sa fille dans le bocal.

P : Puis après ces 15 jours, retour à la maison et voilà que le fémur est ressorti …où tu a été opérée puis plâtrée et… même protocole. Tu n’avais pas le droit de nous voir … Puis douleur suivante on te ramène à la maison et comme tu avais besoin de beaucoup de place avec tes jambes écartées plâtrées nous te mettons dans la chambre où était Virgine avant (Le bébé né, entre temps) et pas dans ton ancien lit gigogne…où nous avons mis Virginie et certainement tu as cru que nous t’isolions de la famille à l’autre bout de l’appartement alors que la chambre de tes sœurs était tout contre la notre. Tu comprends peut-être maintenant que je te trouve injuste quand tu dis que nous avons été tes bourreaux alors que nous avons tellement souffert avec toi.

« Certainement tu as cru »…Transformer un fait en un truc qui se serait passé juste dans ma tête. Mon cerveau chelou. On t’a installée dans une chambre à l’autre bout de l’appart, et t’as cru qu’on t’isolait, t’installant dans une chambre à l’autre bout de l’appart. Non mais vraiment, Sophie….Cette façon de tout interpréter !

Cette légende ressort un jour, où, au bout du rouleau à 22 ans, je convoque mes deux parents dans le salon pour les questionner clairement, comme me l’a suggéré le psy.

Il me fallait cette dernière cartouche pour ne pas sauter sur les rails.

Pour la première fois, papa évoque la vitre sans tain…qui au cours de notre « échange » aujourd’hui, devient « sa douleur ». Ma douleur d’abandon, devient sa douleur, leur souffrance. Cadrage déplacé, au fil des années. Gros plan sur Michel.

Il concentre l’attention sur la mécanique…
Mais le mal-être croissant, jusqu’à 22 ans était situé plus haut. Le cœur, l’ image, l’estime. Un flou, vide sidéral, l’impression de n’être jamais celle qu’il fallait, sur aucun plan…selon leurs critères.
Pas pendant qu’on me manipulait à l’hosto, en position petit cochon pendu. Bien après. Et pendant des années.

On me traite bien, matériellement. Nourriture, vêtements, vacances à la mer et au ski. Soins médicaux. Tennis. Le conservatoire. Enseignement musical et orthodontie. Et pourtant, je vais mal.

Pourquoi, alors qu’aujourd’hui, je propose un échange vrai, on se branche direct sur la source de mon mal-être passé… Dérapage incontrôlé d’entrée de jeu.

Glissade. 4 fers en l’air, retour à la case départ. Comme si depuis, je n’avais pas appris à marcher.
Cicatrisée. Réparée, la bécane, la confiance, l’estime. Retrouvés l’équilibre, la force, l’énergie. Des balafres, indélébiles, mais plus aucune plaie. Dans son regard, sa mytho, je suis encore à terre, à boire ma gadoue.

Tête baissée, et ne comprenant pas encore que je me suis laissée entraîner sur son terrain, je poursuis.

S : Toute ta vie tu as voulu me dire comment je dois penser ou être ou faire. Moi ce que je pense c’est que tu dois t’occuper de toi pour ne plus être « bourreau » au sens où la vidéo te l’explique.

J’ai souffert pendant 25 ans. Mon calvaire a commencé après les soucis mécaniques.

Que tu trouves ça injuste ce n’est pas mon problème. Aujourd’hui je ne m’ occupe que de voir ce que je vis et de l’exprimer. Pas de dire des mensonges gentils, pas de porter les problèmes des autres. Et si tu n’es pas prêt, on continue à échanger des banalités.

M E N U

P : Je te souhaite une bonne vie.

S : Merci Également.

Voilà, le projet littéraire a tenu 5 heures. A abouti à un « Adieu » dans la vraie vie.

Une heure plus tôt…

P : Moi je vis très bien et toi fais ce que tu veux je ne te demande rien je ne pense pas t’avoir commandée. Avec raison tu as fait ce que bon te semblait.

S : Relis-toi. Tu penses que je devrais plutôt être comme ci comme ça….

P : Je suis désolé de ne pas savoir faire et manquer de tact. Je te demande juste d’entendre ce que nous avons vécu.

Toujours se cacher derrière la forme. Mais non, il n’a pas voulu dire ça. C’est maladroit. Le tact. Tu prélèves une trace de poison, et là, toute la famille le couvre.

P : Je te demandais juste d’être positive.

Après un break, je reprends sur son topo, spot braqué sur les parents en galère.

S : Ce n’est pas le rôle des enfants de supporter la douleur et la misère de leurs parents. Aujourd’hui c’est à toi d’entendre la mienne. Si tu le veux.
Tu n’as rien à me demander. Si je n’étais pas positive, le mal-être parmi vous m’aurait tuée.

P : Je croyais que ça te ferait du bien. Pardonne-moi si je me suis trompé.

Miskina…

S : Qu’est ce que que tu pensais qui me ferait du bien ? Aujourd’hui ce qui me fait du bien c’est d’exprimer ce que j’ai vécu. Pas que d’autres essaient de me dire ce que j’ai vécu ni comment être.

P : Je t’ai juste rappelé ce qui t’ai arrivé et comment on a réagi ……en faisant des erreurs certainement.

S : Mais tu es largement pardonné ! Grâce à….. « Pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Je sais ce qu’il m’est arrivé. Je l’ai vécu. Les circonstances techniques ont très peu de poids dans ce que j’ai ressenti et subi.

P : Je t’ai juste raconté les faits tels que je les ai vus.

S : Et moi tels que je les ai perçus.

P : Sous les faits techniques il y a eu les obligations qui nous étaient faites.

No comment. Il parle encore de la baie vitrée, de l’autorité médicale, quand moi j’essaie de déplacer l’objectif sur la vingtaine d’années qui a suivi.

S : Peu importe.

P : Je veux que tu les connaisses quand même car ça a du poids dans nos tètes.

S : Je ne reste pas bloquée sur une hospitalisation. (Ni les prétendus ordres des médecins de rester derrière une vitre…pour que l’enfant de 1 an ne pleure pas lors des départs). J ai vécu 1000 humiliations rejets abandons et trahisons derrière. Qui m’ont peu à peu presque anéantie. Je pèse chaque mot.
De mon point de vue, c’est une façon de se cacher derrière des excuses bidons. Une fois sortie de l’hôpital et pendant 55 ans, il n y’a plus personne pour t’empêcher d’aimer correctement ton enfant.

P : Ce que tu as vu comme trahisons n’en étaient peut être pas.
Ok je ne t’ai jamais aimé.
Qu’est-ce que je suis con.

S : Si tu vis une trahison, le « traître » te dira toujours que tu te trompes. C’est ce jeu que tu joues… Essayer de convaincre l’autre qu’il se trompe au lieu de te remettre en question.

P : Je ne vois pas pourquoi je te parle.

S : Je savais que tu n’es pas prêt pour de tels échanges. Oublie.

P : Oublie-moi toi aussi je vis mieux sans tes problèmes.

Et voilà ! Gros bloubiboulga ! On touille. Et quand je dis « oublions l’échange », il en conclue, « oublie-moi ». Si je l’oublie, il vivra sans « mes problèmes ». Voilà. Logique pour quelqu’un qui a toujours considéré ses problèmes comme causés pas autrui. Lui va bien. Plouf ! Un bain dans la baie de Collioure. Un whisky. Et roule !

S : Je comprends. Salut.

P :Tu n’as jamais rien compris.
Tout le monde t’en veut.
Salut démerde-toi avec ta mauvaise foi.

P : Ce message a été supprimé.

P : A voir dans quelles difficultés tu vis on se demande ce qu’il faudrait faire pour t’aider.
S : Je traverse des périodes difficiles comme tout le monde. Mais les pires difficultés sont affectives et spirituelles. Tu parles sûrement de difficultés financières. Et là encore, même si ça m’affecte beaucoup car mon image et ma confiance en moi sont encore fragiles eu égard à mon passé, m’aider financièrement, c’est simple. Quand je n’ai plus d’argent….être là. Pour moi c est passager, technique et également naturel vu le peu de crédit que je me suis moi-même accordé, vu mon conditionnement et la façon dont j’ai grandi. Pour le reste, donc, réparer cela, je suis la mieux placée pour m’aider. L’argent reviendra, ça ne m’inquiète pas. Pour ce qui est du mal-être passé je n’ai plus besoin d’aide. Fut un temps ça aurait été utile de m’écouter, de ne pas essayer de réviser ce que je ressens, de m’aimer comme je suis, de m’encourager.

Là par exemple, si j avais eu besoin de toi, comme dans l’enfance et encore longtemps après, en tant que blessure ambulante, notre échange de ce matin aurait ajouté à mon mal-être. Simplement en n’accordant aucune valeur à ce que je ressens, à ma vision. Tout est balayé par  » mauvaise foi » . Puis le rejet. Aujourd’hui, enfin réparée, je peux affirmer qui je suis, ce que jéprouve et écrire ma vision de ma propre vie. « Tu n’as jamais rien compris » . Tout est résumé.
Bonne journée

P : Tu m’as tellement exaspéré à dénigrer tout ce que je dis que je me suis laissé aller à dire moi aussi des vacheries sous le coup de la colère …j’étais même allé plus loin dans les vacheries mais tu as vu que j’ai effacé avant que tu lises ma colère. Quant au besoin d’aide. Je ne parlais pas de fric puisque je pense que tu as passé l’âge d’en demander à tes parents. Je suis content d’apprendre que tu n’as plus besoin d’aide et ça me réjouit de savoir que tu t’en sors toute seule avec la famille que tu as créée.

Voilà. Entrée en scène des coups bas. Vite un petit jet avant de prendre la poudre d’escampette. « Fric », « ma » famille…(quand j’étais à Tahiti, c’était « ta petite famille merdique« ).

S : « Je pense que tu as passé l’âge de… » Mépris. Je demande du soutien aux personnes proches qui comprennent et souhaitent m’aider. Je m’en sors avec les personnes avec qui j’entretiens des relations saines. Gilles, Lila, mais aussi Marie, Marzab, Marraine pour ceux que tu connais. « Tu t’en sors » (….)…je passerai ma vie à avancer. Je m’en suis déjà sortie. Je m’en sors depuis mes 25 ans. Là je pense être bien à l’abri car même tes interventions abaissantes et condescendantes ne m’atteignent plus.

P : Je te souhaite une bonne vie.

S : Merci. Également.

M E N U

_ Mais comment tu sais tout ça !
_ Tiktok…

Je déjeune chez Luna qui me dit que le jour de son opération, qu’elle repousse depuis 7 ans, quatre dents de sagesse à extraire, toutes les planètes du système solaire sont alignées.  Un signe. Ça devrait bien se passer. Le phénomène ne se reproduira pas avant 2136… Ou dans 136 ans. Bref. Pas demain la veille.

Alors je me lance. Retour sur TikTok où je m’étais déjà inscrite 3 ans auparavant. Puis lassée, ne sachant que chercher, que trouver sur ce réseau. 

La veille de mon come back, chez le coiffeur, je feuillette un Marie Claire, parcours les accroches d’un article « ma fille s’est suicidée….elle allait très bien….emprisonnée dans les algorithmes….le passage à l’acte est banalisé… ». Les mères traumatisées diabolisent-elles l’application ?

Armée, pour ne pas être aspirée à mon tour dans un vortex, je me lance avec la ferme intention de zapper tout ce qui provoque l’étonnement malsain, ce soldat camouflé jusqu’au bout du nez pour annoncer en quelques minutes, de but en blanc, la guerre imminente. Vite, je scrolle, pas ça ! Au secours ! J’ai eu le temps d’entendre qu’on pouvait acheter autant de conserves que nécessaire. Même DLC dépassée, tant que la boîte n’a pas gonflé….L’image reste gravée. Combien de fois les paroles, le ton robotique du militaire TikTok ont-ils parcouru le circuit de mon système nerveux. Non, dégage. Pas dans mes pensées. J’imagine des murs tapissés de conserves, chez les gens en panique. L’appart rempli de boites de lentilles. Le spectateur vulnérable vérifiant si l’une d’elle est cabossée. Combien de protéines par jour ? Selon la “naturopathe” trois posts plus loin, dix grammes par kilo. 150 g suffiraient, selon cet autre article, recherche sur Ecosia, mon moteur de recherche qui plante des arbres pendant que je psychote.

Je like tout ce que j ai envie de recevoir….tous ces conseils, remèdes naturels….jusqu’à m’apercevoir que n’importe quel quidam peut te tuer simplement par une mauvaise compréhension des dosages d’huile de ricin à ingérer pour une purge. Hors de leur champ de connaissances, la belle époque où l’ingrédient était utilisé comme instrument de torture lors d’interrogatoires sous les régimes autoritaristes !

Le pire comme le meilleur. Je retrouve une amie de l’époque, rencontrée lors de nos premiers pas de MLM en ligne. Branchée constellations familiales, on échange vite fait sur le sujet et on reprend naturellement le fil de cette amitié interrompue sur un probable malentendu ou conflit irrésoluble à distance. En scrollant, je m’arrête sur une jolie main, peau mate, qui indique, sur un bloc-notes manuscrit, les 9 dimensions Akashiques….
Elle décrypte sa liste : en première strate, le fond du panier de l’humanité, la plus basse vibration, les trous noirs, les pilleurs…juste au dessus, les narcissiques… Je m’imprégne de cette synthèse qui me renvoie à mes longues et éprouvantes études anthropologiques suivies en autodidacte : pourquoi me harcèle-t-elle ? Qui est bourreau ? Victime ? Trop perméable ? Quelles failles attirent les prédateurs ? Pourquoi moi ? Quoi ma gueule ? Laborieuses expériences, quantité d’ observations qui entrent en résonance avec cette vidéo.

Ma dénomination pour cette couche de personnages empruntait, dans mes classifications, le lexique des vampires ou piochait dans le règne animal…au choix : cafards, sangsues…. l’idée revenant à s’en éloigner, digne, en girafe pacifique, à rompre les relations energivores, chronophages et délétères.

La voix de l’élégante main de cette créatrice de contenus explique qu’en chemin, ces personnages du sous-sol nous éprouvent et nous permettent, si on traverse les ponts quantiques, de nous hisser vers les dimensions supérieures. Attention cependant… L’école de la vie ne délivre pas de permis éternel. Ces entités réapparaissent. Surgissant tels des diablotins où et quand on s’y attend le moins. Nouveaux examens, en contrôle continu. Et comment !
L’algorithme doit commencer à chercher tout ce qu’il peut me balancer sur le diplôme en élévation spirituelle, révisions, épreuves. Techniques de « profiler » pour détecter les nuisibles, sous leur masque séduisant, usurpateurs d’identité. Je valide, like, lis quelques commentaires. Celui d’un petit malin qui se dit arrivé au sommet. Dixième dimension, précise-t-il. Sa méthode, je ne me prends plus la tête…J’ai déjà entendu ce refrain. Moi je vais très bien. C’est toi qui a un problème ! Je m’abstiens d’intervenir. Ne comptez pas sur moi pour troller la partie.

Concernant la mise en garde de la guide Akashique, je confirme. « L’adversaire » m’est souvent apparu, incarné en figure au delà de tout soupçon. En Parent, par exemple : lui sait, connait, t’aime, ne veut que ton bien. Ressentant exactement le contraire, je mettais des décennies pour imposer ma distance de sécurité. Mutation, au cours de ta vie, l’ennemi surgit parfois en panoplie d’employeur ou encore, démultiplié, pléthore de petits chefs, ou à l’autre bout de la planète, toujours sous l’apparence d’être respectable et innofensif. Comme Rosita, en string tatoué, paréo et balconnets, la logeuse à Tahiti ; entente parfaite, contrat de sous-location propret et officieux signé au bord de la piscine. La dame, d’abord amicale, se métamorphose imperceptiblement lorsque je m’ en protège discrètement, percevant dans ses attitudes, des signaux d’intrusion de plus en plus inquiétants. Sans prévenir, le rictus se durcit, elle enclenche la vitesse supérieure en mode harcèlement automatique, puis bascule finalement en perte de contrôle total : Glenn Close dans Liaison Fatale.

Sournoisement cette année, le personnage qu’on m’envoie pour m’éprouver, fait son apparition sur une branche saine, fleurie. Empruntant le chemin de ma fille, plus précisément celui de sa belle-mère.

Dès notre rencontre, lors de l’emménagement de nos petits, j’ai aimé son rire, ses yeux vifs, sa beauté piquante, la joie qui sautillait tout autour d’elle, dans ses boucles auburn, au fil de ses récits d’aventurière d’une vie rock’n roll d’attachée de presse dans le showbiz. Une bombe créative, fine et profonde, dont je découvre, charmée, l’univers artistique. Le top de la frangine. Après tout ces déserts, ces guéguerres, je savoure cette sororité cadeau.

Quand je lui fais part de mes activités en immo, de mes recherches par recommandation, elle évoque un plan probable. Pour la rentrée.

En septembre, l’affaire se dévoile naturellement. Le topo : ami plein aux as, un peu spécial, cherche appart. Le hic, il a déjà fait appel à un pro. Déçue, j’ai loupé le coche. Passe mon tour. Pas question de me battre avec un confrère  pour arracher un billet, même conséquent.

Après quelques semaines, l’acquisition immobilière, à un cheveu de se conclure, capote dans cette première mouture. On se refait un dej’ de sœurs, cette fois, je suis dans la boucle avec elle. Budget doublé. Puis non…l’ex épouse s’en mêle. Chipote avec ma com’ pourtant au ras des pâquerettes. Finalement oui. Non. Oui ! On a le feu vert de principe, en binôme, ravies de faire équipe.
Sans attendre la signature du contrat exclusif nous engageant mutuellement, « l’ami un peu spécial » et moi, je me lance dans les recherches . Au taquet après toutes ces phases d’arrêt, faux départs. Les rendez-vous sont pris, semaine suivante bookée, lundi, jeudi, vendredi ! Notre duo tient la route. Ouverte, réactive et dispo, Nina sera présente à chaque visite. On se réjouit d’avance.

Couperet ! Samedi matin. Il stoppe tout. Son argent bloqué aux States. Ça sonne comme un gros mytho. On digère, tente de lire entre les lignes. Délicate, mon apporteuse d’affaires me laisse jeter un oeil sur quelques dossiers du client, pour le moins scabreux. A notre ère post #MeToo, si on appartenait à la nouvelle génération, on le cancel direct. Dans la pile, une nuée de femmes, d’affaire, de coeur ou d’arrangements, remariage, mariages blancs, d’épouses et enfants du bout du monde, d’une cour en passe d’être mise à l’abri, une michto dealeuse racketteuse…ça fait beaucoup…. _ Donc drogue, aussi ? _ Dure. Longue pratique. Affirmatif. Alcool et médocs of course. _Mais encore…Psychiatrie ? _ No comment…

On l’enterre. Pas plus mal. On se téléphone, vérifie qu’on est bien retombées droites dans nos bottes… Perdu deux trois plumes, rien de méchant. Un mal pour un bien ? Voilà !
Peu de temps après, il relance la machine. L’argent est revenu  ! Comme l’eau chez Kirikou ! Danse de la pluie. On range les doss.

En enfilant des gants cette fois. J’accepte sous conditions. Ne pas rejouer la déception, la scène de la série de coups de fils, annulant les visites une par une, désolée, contre-temps, le silence dubitatif au bout de la ligne. Gênant. Désormais, ce sera avec mandat signé et une avance en poche !

Tout est validé…il n’a plus qu’à signer… Quand Stop ! Cataracte carabinée. Opération imminente. Commanditaire dans le noir. Impossible d’apposer sa griffe sur un papier. On diffère. Depuis l’Asie, il continue à se répandre dans l’oreille et le cerveau de ma coéquipière, à quatre heure du mat, pleine matinée chez lui. On commence à se demander si ses projets ne sont pas un prétexte pour attirer l’attention, de nouvelles bonnes âmes à parasiter.
Nouveau rebondissement. Chirurgie annulée. Scandale à la clinique, choqué de trouver des chirurgiens locaux dans un hôpital Américain et de ne pas y être traité en reine d’Angleterre. AInsi, mission relancée en insistant lourdement sur sa difficulté, pour raison médicale évidente, de finaliser le mandat, qui pourtant, constitue une des 2 conditions à remplir pour la remise en route.

Je tiens à me border, réponds en évoquant l’aspect pro de ce document, qui à défaut me prive de toute légitimité pour aller déranger des négociateurs,  ayant en portefeuille, des biens depassant le million d’euros.

Alors que j’attends l’appel de mon amie, il est pendu à son portable avec elle. Monsieur commence à se braquer, me descendre, me présenter comme un nouveau pion vénal sur son échiquier brinquebalant, la meuf, prompte à encaisser un acompte, remarque-t-il et surpris que je l’oblige à officialiser. Lui ? Pourtant si fiable… Il enrage de ne pas me voir, au dixième claquement de doigts, me jeter dans le vide à poil et sans filet pour ses yeux dégénérés.

L’atmosphère virant au nauséabond, je mets le holà ! approuvée par ma compagne d’aventure. Contente d’avoir été payée cette fois. De ne pas avoir remis en service ma marionnette agent immo sans contrepartie.

C’est à ce moment qu’il enlève brutalement son masque de riche gentleman, laissant apparaître son visage de pilleur akashique de la première dimension. Crachant dans mon dos, espérant détruire notre lien d’amitié avec ma super sister.

Courageuse, elle se dresse entre nous, m’envoie les captures d’écran. Ne supportant pas mon silence, il sort son monstre et me charge. Envoie dans le vide des mails, bave dégoulinant sur chaque ligne, invoquant les Dieux de ma profession pour qu’ils me condamnent à jamais et mettant son RIB en pièce jointe, s’attendant probablement à ce que je fasse un virement instantané, m’excusant platement d’avoir refusé d’être la poupée-chiffon-paillasson, à la merci de ses caprices de vieux garçonnet gâté, égaré, désespéré.

Trop tard l’ami, tu arrives trop tard….il y en a eu des ponts, des allers-retours. Depuis la dimension quantique dans laquelle je voyage aujourd’hui, je te vois t’agiter, pantin épileptique, te disloquer dans ton caveau sans tain dans lequel je ne balancerai plus une miette. Je finis simplement mon devoir, juste quelques mots pour valider ma certification.

M E N U